L’Aviation polonaise 1918-1939
L’histoire moderne de la Pologne reflète dan son esprit pionnier au regard de l’aviation dans la période de l’entre-deux guerre. Alors que les vingt années d’indépendance (Niepodelosc) marqua la re-émergence de la Pologne au Traité de Versailles, aucune autre nation re-émergente ne reçut tant d’abus gratuits et de dérisions (Davies ,1981) de la part des diplomates et des politiques de toute l’Europe. Alors que la Pologne re-émergeait du vide politique laissé en Europe Centrale du à l’effondrement de l’Empire Austro-hongrois, sa véritable existence fut constamment mise en balance jusqu’à la toute fin de ce siècle.
En temps que nation divisée, les Polonais ont combattus pour et contre
les principales armées
d’Europe. Pendant les 3 années qui ont suivi sa réémergence, la Pologne s’était battu contre l’Allemagne, la Lituanie, l’Ukraine et la Russie pour défendre la souveraineté de son territoire. Alors que des politiciens tel que Dmowski voulaient poser les frontières selon les ethnies, beaucoup de Polonais recherchaient la gloire passée du Commonwealth Polono Lituanien de la fin du 18ème siècle. La 'Question polonaise' n’avait cessé de poursuivre les politiques tant pendant la durée de la guerre et au Traité de Versailles. La friction causée par la complexité des frontières ethniques et des villes contestées, ont finalement conduit au déclenchement de la guerre.
La première mission opérationnelle de l’Aviation polonaise eut lieu le 5 Novembre 1918 à partir de l’aérodrome de Lewandowka contre les forces nationalistes ukrainiennes en attaquant Lwow(Zamoyski 1995). Janusz de Beaurain et Stefan Bastyr pilotaient un appareil comportant des pièces provenant d’autres avions et assemblés par les mécanos quand bien même l’aérodrome était attaqué. Portant les couleurs polonaises rouge et blanc, il effectua sa première sortie et fit apparaître une nouvelle arme. Lors de leur retour au pays après la Grande Guerre, les Polonais apportèrent des nouveautés dans le domaine de l’aviation qu’ils fussent pilotes, mécaniciens ou ingénieurs. Des historiens contemporains eurent tendance à oublier ou minimiser l’accomplissement des Polonais dans l’histoire. Ce fut un Polonais qui construisit le 1er hélicoptère en Russie en 1903. Le Prince Stanislaw Lubomirski avait crée une école de pilotage et une unité de construction d’avions à Mokotow, juste en dehors de Varsovie et construisit le tout premier avion polonais en 1910. La même année, Grzegorz Piotrowski établit un record de vol d’une distance de 23 miles (40 Km) au-dessus de l’eau en allant de St.Petersburg jusqu’à Kronstadt. En 1914, Jan Nagorski effectua son premier vol Arctique. Alors que l’aviation prenait le cœur de jeunes hommes, les hommes clé de l’Armée étaient un peu moins ambivalents à l’égard du rôle et de l’efficacité d’une force aérienne. Beaucoup de Polonais goûtèrent aux plaisirs du vol soit en temps que loisirs ou en s’enrôlant car cela devenait ainsi meilleur marché que les cours particuliers! Mais tout ne se déroula pas de cette manière, comme le souligne cette histoire parue dans Tygodnik Podhalanski :
Zenon Krzeptowski
et un groupe d’amis jouaient dans une prairie bien fournie dans les environs de Zakopane au pied des Montagnes Tatra. Un homme volant sur un bi-plan se vit se faire descendre par des écoliers armés de leurs sarbacanes! La plupart des coupables s’enfuie, laissant Zenon face à la colère de son père Jan et le forfait dans l’une des poches.
En temps que novice, la Pologne avait la chance parmi toutes ces quantités de matériel de guerre et d’artillerie abandonnés par toutes les différentes forces armées battant en retraite, en particulier les Allemands qui laissèrent dans des hangars à Poznan des avions en pièces détachées . Alors que le Maréchal Jozef Pilsudski avait amalgamé et remodelé une nouvelle armée
par l’intermédiaire de conseillers militaires français, l’Armé de l’Air polonaise (Lotnitcwo Wojskowe) commençait à prendre forme. Les conseillers français ont également joué un rôle important ainsi qu’un certain nombre d’hommes clés. En novembre 1918 le lieutenant Stefan Stec vola jusque Varsovie à bord d’un Fokker D.V décoré selon ses propres couleurs : un damier rouge et blanc bordé d’un liseré aux couleurs inversées et qui devînt l’insigne national. Deux américains, le Major Cederic E.Fauntlenoy et le Capitaine Merian C.Cooper se portèrent volontaires pour combattre et entraîner les aviateurs après avoir observé les Alliés (qui incluaient des unités polonaises) remontant les Champs Elysées le 14 juillet 1919 après avoir entendu que les Russes menaçaient la Pologne. L’escadrille n°7 se composait en grande partie de volontaires américains, une quinzaine en tout qui combattirent avec tous les honneurs pendant la guerre Polono Bolchevique de 1919-1921. L’escadrille prit le nom de Tadeusz Kosciuszko, du nom du général polonais qui combattît aux Etats-Unis pendant la guerre de Sécéssion. Le lieutenant Elliot Chess dessina l’emblème de l’escadrille. Les 13 étoiles bleues et les raies représentent les 13 premières colonies américaines. Au centre des faux qui se croisent et remodelées en forme de lances ainsi qu’un à quatre coins représentant l’insurrection polonaise conte la Russie au 19ème siècle.(L’escadrille Kosciusko n°7 se distingua sous la forme de l’escadrille polonaise 303 de la Royal Air Force pendant la seconde guerre mondiale).
En l’état de jeune nation, la Pologne ne pouvait participer à la course à l’armement de l’entre deux guerre avec l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, l’Italie ou la Russie Soviétique.
Les premières années de l’Armée de l’Air polonaise sous la houlette du Général Wlodzimierz Zagorski et plus tard le Général Ludomil Rayski qui peut être considéré comme le moteur de l’industrie de l’aviation militaire polonaise. A partir de 1929 le PZL (Panstwowe Zaklady Lotnicze) P.1 volait. Cet appareil tout en métal aux ailes similaires à celle d’une mouette était un avion de combat performant qui fut largement exporté dans des pays tels que la Roumanie, la Bulgarie, la Turquie et la Grèce. En 1936 15 escadrilles en furent équipées puis le Général Rayski orienta la production aéronautique vers les bombardiers aux dépends du développement et de l’évolution des chasseurs. En 1934 le travail commença avec le PZL P.37 Los qui entra en service en 1938. Le relatif petit budget de la défense ne pouvait lutter contre la course à l’armement en Europe et à la fin des années 30 la Pologne se glissa derrière la Russie, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne. Des historiens contemporains, tels que Liddell-Hart, décrivirent la Pologne comme mal préparée et faible sans tenir compte que l’industrialisation à grande échelle en Pologne n’avait démarrée qu’au milieu des années 20. Entre 1936-1939 les dépenses d’investissement militaires ont représenté 70% de tout l’investissement du capital d’équipement domestique et représentait un budget défense de 800millions de zlotys. Les faibles réserves d’huiles près de Boryslaw en Galice étaient stratégiquement significatives autant pour les hauts commandements allemands et russes, mais la production était limitée. Pour une si jeune nation bien des choses avaient été réalisées parmi cette démocratie naissante malgré l’agitation politique et les nombreux conflits de frontières au début des années 20. Suite au décès de Pilsudski en 1935, la junte militaire emmenée par le Général Rydz-Smigly ne connut pas un appui populaire.
Doctrine opérationnelle
Une grande partie de la doctrine opérationnelle fut basée sur la planification stratégique française laquelle à la fin des années 30 était inadéquate pour traiter avec la guerre mécanisée menée par l’Allemagne. Chaque armée avait constituée ses propres unités aériennes, habituellement composée de deux escadrilles de chasseurs P.7 ou des P.12 employés pour la défense aérienne / attaque au sol. S’ajoutait une escadrille de reconnaissance composée de 8 / 10 bombardiers légers Karas P.23 et une ou deux escadrilles d’observation complétant ainsi le rattachement de l’Armée de l’Air à l’Armée.
Alors que la Pologne disposait de quelques 300 chasseurs, seuls 10% d’entre eux étaient opérationnels pour les combats. Le reste destiné à l’entraînement ou en révisions avant le début de la guerre. Les bombardiers Karas au nombre d’environ 240 ne remplirent jamais leur rôle de bombardiers légers ou d’appareils d’attaque au sol. Les bombardiers P.37 Los bénéficiaient d’une conception avancée mais seuls 75 d’entre eux prêts pour les combats en 1939.
La guerre dans les airs
De nombreux auteurs ont tenté de corriger le mythe historique au sujet du rôle de l’Armée de l’Air. La force aérienne n’a pas été détruite sur les aérodromes le 1er Septembre 1939. La plupart des appareils était dispersé sur des terrains tenus secrets et la Luftwaffe mitrailla d’abord puis bombarda des aérodromes vides lesquels étaient obscurcis par la brume matinale. Les défenses aériennes étaient concentrées sur Varsovie en temps qu’objectif premier ce qui permit à la Luftwaffe d’obtenir la supériorité aérienne pour perturber la mobilisation de l’armée. Le haut commandement militaire avait demandé des raids à basse altitude sur les colonnes allemandes en progression. Tandis que la plupart des unités aériennes se repliaient rapidement au centre de la Pologne, les pièces de rechange et le carburant devenaient un problème sans cesse grandissant. Les communications entre les unités et l’armée cessèrent et dans certains cas les unités durent effectuer du support tactique contre une armée qui pouvait les surclasser ou gagner en supériorité aérienne. Pilotes et personnel au sol combattirent héroïquement avec des moyens limités et trouvèrent souvent que « les tirs amis » étaient aussi mortels que ceux de l’ennemi. Alors que les appareils allaient d’un terrain à un autre, le personnel au sol s’efforçait d’être au rendez-vous et se retrouvait bien souvent séparé quelquefois pendant trois jours avant de pouvoir rejoindre leur escadrille. Ces expériences formèrent une politique tactique du plus bel effet, mais pas dans ce théâtre de la guerre.
A partir du 3 Septembre toutes les unités durent se retirer au sud du pays de façon à se regrouper. Tous les personnels et réservistes venaient d’être rappelés. Le 5, l’intervention physique de la Grande-Bretagne et de la France ne s’est pas matérialisée et l’Armée de l’Air avait perdu 30% de ses appareils. Zamoyski fit remarquer qu’à Liverpool 14 Hurricanes et 36 Fairey Battles venant d’être chargé sur des navires à destination de Gdynia prirent la direction du port roumain de Galti situé sur la Mer Noire dès le début des hostilités. Le 10, 200 pilotes et du personnel technique se rendirent en Roumanie pour prendre possession du matériel de remplacement. Malheureusement, sous la pression allemande la Roumanie annula son alliance avec la Pologne et devînt neutre alors que 6000 aviateurs se pressaient sur ses frontières. Les bateaux transportant cette précieuse cargaison et qui franchissaient Gilbratar lorsque la Roumanie annonça sa neutralité, laquelle ne fut pas annoncée aux Polonais, se virent à nouveau détourner de leur itinéraire. A partir du 16, les pertes tant en appareils qu’en hommes grimpaient voyant des escadrilles entières décimées ou bien à court de carburant et de pièces de rechanges. Le 17, 100 appareils de combat et 50 civils volèrent vers la Roumanie jusqu’à l’aérodrome de Galati. Les équipages se rendirent subitement compte que la guerre était terminée et que la Roumanie, la Grande-Bretagne et la France ne lui avait pas porté secours quand elle en avait le plus besoin. La plupart des aviateurs furent traités de façon raisonnable. Peu après, les unités de l’armée polonaise se mirent à franchir la frontière roumaine. Dans l’Est de la Pologne, l’armée et celle de l’air s’opposaient aux forces conjointes allemandes et soviétiques et continuèrent à se battre farouchement jusqu’au 6 Octobre.
En conséquence on s’aperçut qu’un nombre important de militaires s’était échappé et que pour eux débuté l’exile. La Marine était sauve de même que les réserves d’or grâce au plan du Général Rayski. 900 aviateurs étaient passés en Hongrie et environ 1000 par les Etats Baltes de Lettonie et Lituanie. Quelques 1500 autre fut capturé par les Russes et internés dans des goulags- bon nombre ne survécut. La surveillance dans les camps d’internement était faible et les détenus avides de rejoindre la France et la Grande-Bretagne afin de se battre. 90000 Polonais devaient être clandestinement transférés des Balkans par l’intermédiaire d’un réseau de résistance. La Grande-Bretagne manquait cruellement de pilotes entraînés : priorité fut donc donnée à ces hommes, de même pour les éléments de décodage de la machine Enigma.
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