Stanislaw Bacia est né le 2 Novembre 1914 à Bobrowniki, district de Bedzin-Kielce au cœur de la ceinture industrielle du sud de la Pologne. Franciszek et Bronislawa (née Szurna) qui étaient propriétaires fonciers habitaient au 191 de la rue Koscielna à Bedzin et avaient trois autres fils. Stanislaw avait quitté le lycée pour devenir un fonctionnaire en devenir en temps que professeur. Il a achevé sa formation à Dobra Gorn en 1934 pas loin du domicile familial. Comme bon nombre de jeunes gens, il dut également terminer son entraînement dans l’infanterie qui était obligatoire en Pologne dans l’entre-deux guerres. Le 18 Septembre 1934on l’envoya à l’école des officiers de Zambrow en temps que simple fusilier. Il fut ensuite envoyé en poste au centre d’entraînement de Tarnowski Gory où il fut promu au rang d’officier cadet et rattaché au 11ème Régiment d’infanterie de réserve. Il fut enrôlé dans un peloton puis devînt chef de section. En temps que réserviste, il participait régulièrement aux entraînements depuis 1936 jusqu’à la déclaration de guerre et accéda au rang de second lieutenant le 1er Janvier 1938.
Le Colonel B. Priger-Kettling commandait ce 11ème Régiment d’infanterie qui avait été mobilisé le 31 Août 1939. Celle-ci eut lieu dans la région des Carpates en temps que fragment de l’Armée de Cracovie et après le 9 Septembre fit partie de l’Armée de Malopolska. Le rôle des régiments fut réparti entre les détachements envoyés à Bochina-Brzseko afin de défendre la route principale reliant Cracovie à Tarnow à l’est. La plus grande partie de la division fut envoyée pour défendre le secteur de Tarnow-Debica. Le 8 Septembre la division se regroupait au nord de la rivière Jaslo pour défendre les villes allant de Kolaczyce à Brzostek situé sur un axe nord-sud, avant de battre en retraite vers l’est dans la région de Barycz au sud de Rzeszow où de sérieux combats se déroulèrent les 11 et 12 Septembre. Les 13 et 14 Septembre ils furent contraints d’aller plus à l’est vers Mosciska (maintenant situé en Ukraine et appelé Mostys’ka) passant par Przemyls en direction de Lwow où des bombardements aériens ralentirent la progression provoquant des pertes dans les deux camps ainsi que parmi la population. Le 15 Septembre ils entrent dans Sadowe Wisznia puis reçoivent l’ordre de se diriger au nord en direction de Jaroslaw pour attaquer de nuit le régiment SS Germania. Bien qu’étant sortis vainqueur des Allemands, leurs pertes furent sévères et ils se retirèrent au sud en direction de Lelechowka le 18 Septembre. Le reste tenta de se sauver vers Lwow à l’est et furent anéantis ou capturés. Des individualités se sauvèrent en se dirigeant vers le col de Dukla où ils furent internés dans des camps en Roumanie.
Alors que l’effondrement de l’armée polonaise se poursuivait sur tous les fronts, il y eut une tentaive de retrait de toutes les forces derrière la Vistule, la Bug et la San de façon à regrouper les unités. Toutefois, la Blitzkrieg (guerre éclair) utilisa des unités mécanisées qui exercèrent une percée afin de procéder un regroupement des forces malgré des contre-attaques polonaises courageuses mi-septembre. Les armées de Pomorze et de Poznan furent engagées dans la contre-offensive de Bzura et furent incapables de venir en aide dans la poche du secteur de Radom-Kielce. Le Commandant en chef Rydz-Smigly avait formulé un plan pour les divisions situées à l’est de la Bug et de la Vistule afin de se regrouper dans une poche au sud-est de la Pologne dans ce qui fut appelé la tête de pont roumaine et tenir bon jusqu’à ce que Français et Britanniques entrent en guerre. Le secteur avait des dépôts d’armes et produisait de faibles quantités d’huile. Après le 15 Septembre, la 28ème division d’infanterie allemande fit une percée entre l’Armée de Cracovie et la 21ème Division montagnarde piégeant l’Armée de Cracovie à Zamosc. L’Armée Malopolska sous les ordres du Général K. Sosnkowski , fut isolée de l’Armée de Cracovie par la 2ème division Panzer et la 4ème division Légère allemandes et connut beaucoup de difficultés au cours des combats menés autour de Przemysl et de la forêt de Janowski et fut incapable d’atteindre Lwow.
Lwow était une ville habituée aux états de siège et reste « contestée » à cause de sa position géographique, sa culture et de son histoire. Son histoire témoigne du passage d’armées de renom, allant des hordes barbares, des innombrables invasions russes, jusqu’aux campagnes napoléoniennes de Russie. Les révoltes qui suivirent la chute de l’Empire de Napoléon virent alors la ville immergée dans une partie de l’Empire Austro-Hongrois. La ville était devenue l’objectif principal de la très souvent oubliée guerre Soviéto-Polonaise en 1919/1920 (Davies, 1972 ; 1979 ; Zamoyski, 2008).
La défense de la ville débuta le 7 Septembre sous le commandement de Wladyslaw Langner, en compagnie du Général Franciszek Sikorski (frère du Général W.Sikorski) succédant au Général Rudolf Prich en charge du commandement de tout le secteur. Les défenses initiales s’étendaient sur une ligne Zolkiewand Grodek Jagiellonski utilsant la San comme défense naturelle. Le 10 Septembre la 10ème Brigade de Cavalerie polonaise sous les ordres du Général Maczek atteignait la San pour s’apercevoir que les Allemands les avaient battus en la franchissant les premiers et malgré un violent engagement avec les Allemands, la lutte ne ralentit que leur avancée en direction de la ville. Avec la chute de la ville devenant imminent, Stanislaw reçut l’ordre d’évacuer vers Kolmyja par le train le 15 Septembre suivi d’un transfert par camions puis franchir la frontière roumaine le 18 Septembre à 11 heures.
Le Général Maczek fut chargé de maintenir ouverte la route entre Zolkiewand Grodek Jagiellonski en direction de Lwow. Le 14 Septembre, Maczek attaque les hauteurs de Zboiska par le nord et après trois jours de lutte s’emparent des fortifications avec des unités redéployées dans la ville pour en assurer sa défense (Zaloga et Madej, 1991).
Le 11 Septembre la 1ère division montagnarde allemande atteint Sambor et le lendemain attaque les faubourgs de la ville. L’intervention de Maczek à Zboiska fut une victoire de courte durée car le 17 Septembre l’Union Soviétique rejoignait l’Allemagne nazie en se partageant la Pologne. Les Polonais luttaient sur deux fronts et la Tête de pont roumaine était sous la menace. A partir du 19 Septembre les unités commencèrent à s’infiltrer dans les villes pour se diriger vers le col de Dukla. A l’intérieur des villes, les milices polonaises combattaient à la fois les agresseurs russes et nazis et même les envahisseurs se contestaient la possession de la ville en dépit de l’accord Ribbentrop/Molotov.
Le Général Sikorski et le gouvernement en exil s’étaient installés à Kuty sur la frontière romano polonaise essayant de conclure un accord de droit de passage avec les Roumains (Peszke, 2005) tout en négociant un accord avec le gouvernement français afin de pouvoir continuer la lutte sur le sol français.
Stanislaw Bacia franchît ainsi la frontière le 18 Septembre 1939 à 11h du matin avec le reste du 11ème Régiment d’Infanterie sous le commandement du Colonal Boski. La Roumanie interna tous les soldats polonais dans des camps répartis à travers tout le pays tels que : Badabag, Kalafatu, Tuluca ou Turnu Severin dans des conditions allant de l’élémentaire au sordide : le manque de nourriture et d’hygiène ainsi que la malaria s’ajoutèrent au lourd tribu. Les pilotes et presque la totalité de la section polonaise de renseignements (Section II du Général Staff) furent quelquefois hébergés dans des logements privés en raison de laeurs statuts et selon la priorité des évacuations. Quelques 30000 personnels militaires furent internés tandis que le gouvernement en exil continuait les négociations depuis Paris. La Roumanie tout comme la Hongrie subit une forte pression de la part des Allemands au sujet du traitement des militaires polonais qui commençaient petit à petit à se volatiliser dans la nature et en Octobre 1939 Sikorski avait obtenu un accord avec la France et ordonna l’évacuation de tous les militaires vers la France. Stanislaw reçut un passeport à l’ambassade polonaise de Bucarest le 10 Octobre puis les ordres d’évacuation suivirent peu après.
Des cargos furent appareillés pour transporter les militaires depuis la Roumanie et la Yougoslavie jusque Marseille. Stanislaw quant à lui s’échappa par la Yougoslavie et arriva à Marseille le 20 Décembre 1939. Il prit un train pour Paris et se présenta afin de rejoindre une gare de rassemblement d’où il partit à destination de Coetquidan en Bretagne.
De Décembre 1939 jusqu’au 6 Avril 1940 il suivit des cours pour devenir officier avant d’être muté à la 2ème Division (2DSP) à Belfort.
Celle-ci fut formée à la fin Décembre 1939 et en Mai 1940 à Parthenay.
Adoption des couleurs de la 2DSP à Parthenay, 1940
Le 1er Juin 1940, la 2DSP arrive à Colombey les Belles à 25km au sud-ouest de Nancy et effectue le reste du parcours à pieds. Les 110kms de marche vers Belfort se firent en 4 jours. Ce fut éprouvant et les chaussures non adaptées ainsi que la condition physique prirent le dessus sur l’inexpérience des hommes. L’équipement fut chargé sur des véhicules et la dernière journée de marche eut lieu de nuit sous une température plus fraîche. Maintenant placé sous le commandement général de la 3ème Armée française, les Polonais commencèrent à dresser des défenses anti-chars avec le bataillon du Génie d’Angers venu les assister. Le débarquement commença le 10 Juin à 14h30 jusqu’au 13 à 16h dans une région où les Polonais sentaient que la population locale ne leur était pas accueillante. La 2DSP avait pris ses quartiers de piètres conditions certains même vivant dans les forêts.. Dès les premières attaques de la Luftwaffe sur Belfort, les frappes suivantes eurent pour but de détruire les pièces d’artillerie réparties tout autour de la ville. Pendant deux jours il y eut des rapports et ordres contradictoires. Le Général Daille confirma que la 2DSP devait s’entraîner pendant deux jours et quatre autres à élever des fortifications autour de la ville. Les troupes polonaises demeurèrent disciplinées et bien ordonnées en apparence et gagnèrent l’estime de la population locale qui fut moins impressionnée par l’organisation de l’Armée française (Smolinski, 1992). Le Général Daille sous la pression de l’Etat-Major ne cessa de renforcer les fortifications et ignora les rapports des Services de renseignements qui stipulaient que l’attaque aurait lieu au nord-est où 25 Divisions allemandes s’étaient regroupées pour porter l’estocade. Le 12 Juin, la 2DSP reçut l’ordre pour que ses divisions d’artillerie et d’infanterie se tiennent en réserve. Pendant les 24 heures qui allaient suivre, on posa plus de questions qu’on apporta de réponses quant au rôle de la 2DSP dans la défense d’un axe nord-sud sous le commandement unique du Général français Girol. Dans la nuit du 13 au 14 Juin le Génénal Pruger-Ketling donna l’ordre à la 2DSP de prendre position. Le secteur nord constitué du 5ème Régiment d’Infanterie de la Petite Pologne (Malopolski Pulk Strzelcow Pieszych) devait être sous les ordres du Colonel Bronislaw Kowalczewski lequel avait également sous sa tutelle deux Divisions de Pionniers français. Le secteur sud fut défendu par le Lt. Colonel Aleksander Gembal commandant le 4ème Régiment d’Infanterie de Varsovie (Pulk StrzelcÛw Pieszych) dont la tâche consistait à préparer la contre-attaque vers Boulogne. L’initiative du Général Prugar-Ketling fut sapée lorsque le Général Daille succomba à un ordre en provenance du chef de l’Etat-major français. Les deux bataillons de Pionniers fuent retirés. La 2DSP défendait maintenant les approches nord et est de Belfort en forme de « L » inversé allant de Seromagny- La Chapelle sous Rougemont jusque Fesches le Chatel-Arcey rendant ainsi les défenses à l’est inutiles. Le 14 Juin à 14h le 444ème Régiment d’Infanterie allemand franchissait le Rhin à Colmar. L’Etat-major français considérait toujours que la menace sur Belfort allait arriver par l’est, entre la frontière suisse et allemande. Le 15 Juin, la principale attaque allemande vînt du nord-est de Vesoul et Gray. Alors que l’attaque était lancée, le 6ème Régiment d’Infanterie (6 Pulk Piechoty) reçut l’ordre de rester sur ses positions à l’est tandis qu’une demi-heure plus tard, dans la confusion des combats, les commandants d’unités reçurent l’ordre de diriger leurs défenses vers l’ouest. La confusion régna encore pendant 24 heures. Le 16 Juin à 6h30, le Général Pruger-Ketlingen imposa la fermeture des routes Héricourt-Belfort, Frahier et Chatebier- Belfort. A 7h ordre fut donné à un bataillon d’infanterie composé de 3 bataillons du 6ème Régiment d’Infanterie et un du 4ème Régiment d’Infanterie avec 3 divisions d’artillerie de défendre Belfort tandis que le reste de la division devait aller vers le sud en direction de Besançon pour maintenir ouverte une route pour les principales forces à l’ouest. Le Général Pruger-Ketling refusa l’ordre de fragmenter et démembrer la division et perdit pas mal de temps à déplacer du front les troupes qui devaient défendre Belfort (Smolinski, 1992). Pruger-Ketling recommanda une contre-attaque à l’est par toute la division (sans le 5ème Régiment et la division de reconnaissance). Bien que la proposition alternative de Pruger-Ketling fût acceptée, rien ne se concrétisa. L’ordre arriva en ce qui concerne la 2DSP de se diriger au sud vers Rioz. L’importance de la colonne comprenant la 116ème Artillerie lourde fit du plan un massacre potentiel car les troupes devenaient alors une cible facile pour la Luftwaffe. Comme la situation dégénérait, le Général Daille ordonna à la 2DSP de se déplacer en deux colonnes vers le sud en direction de Besançon pendant la nuit du 16/17 Juin. Les Divisions Panzer sous les ordres du Général Heinz Guderian essayèrent d’appuyer leurs frappes en direction des colonnes battant en retraite. Dirigée par le Q.G de Guderian basé à Langres, la situation des troupes en retraite devînt extrêmement mince. Malgré une fatigue physique, la 2DSP arriva à Pont de Roide et se cacha dans les forêts environnant le village. Le 6ème Régiment d’Infanterie (6 Pulk Piechoty) reçut des ordres à part afin de sz déplacer pour défendre le pont à Colombier Fontaine, alors point stratégique qui devait rester intact pour permettre l’avancée à l’est. En temps que commandant d’un peloton commando indépendant, le rôle de Stanislaw fut de s’assurer que son unité protégeait bien les espaces dans les lignes de défense très déployées dans la brèche de Belfort et des forêts du Doubs. Le 15 Juin le 6ème d’Infanterie défendait le front est d’une ligne Denney – Bessoncourt avec l’impressionnante forteresse de Belfort derrière eux à l’ouest. La ligne de défense originale s’étendait au sud de Montbéliard. Le 17 Juin l’unité de Stanislaw répondant à l’ordre de se diriger vers Clombier Fontaine pour y défende le pont, le commando avait la partie canalisée du Doubs jusqu’au front comme barrière et les forêts environnantes pour couverture. On ne sait pas exactement pendant combien de temps ils tinrent leur position, mais une chose est sure : ils reçurent l’ordre de battre en retraite vers St.Hypollyte dans la nuit du 16 au 17 Juin et firent sauter le pont. Le 17 Juin à 06h45 le reste des unités composant la 2DSP reçut l’ordre de se diriger vers Belleherbe-Maiche via St.Hypollyte de façon à protéger les transports et leur route de retraite vers la Suisse.
Dans le Doubs, le terrain était propice pour un travail de défense, mais difficile pour des unités trop déployées démunies de moyens de transport et de communication. Le 16 Juin les Allemands percent en Champagne et jusqu’au front de Dijon avec des éléments du 19ème Panzer Korps atteignant Besançon et la 23ème Division d’Infanterie sous les ordres du Lt.Général Heinz Hellmich attaquant à l’est vers Belfort.
Avec la percée allemande dans la nuit du 16 Juin, les routes devinrent engorgées d’unités de la 8ème Armée française et du 45ème Corps d’Armée se sauvant. La plupart de celles-ci paniquaient et se sauvaient avec le désarroi déposant armes et équipement le long des routes. Le reste de ces unités avait établi des lignes de défense entre les rivières de la Creuse et de la Reverotte. Les colonnes qui fuyaient s’engouffraient tel dans un entonnoir dans St.Hypollyte en direction de Maicheor et Pontarlier sur des routes étroites typiques de cette région du Jura qui contraignaient et entravaient l’avance des Allemands. Le 17 Juin, les formations polonaises reçurent l’ordre de boucler la vallée du Doubs à la hauteur de Bief vers Pieerefontaine les Balmont ainsi que la vallée de Dessoubre dans l’intention de permettre à l’armée française de se repositionner à proximité de la frontière Suisse à Indevillers. Le 6ème Régiment d’Infanterie sous les ordres du Lieutenant Bien devait défendre le secteur nord de St.Hypollite – Montandon et fut rejoint par les Spahis français qui se battirent durement et n’arrivèrent pas à franchir les lignes. Les Allemands pénétraient par les forêts de St.Hypollite essayant de déborder les unités polonaises. Le premier contact avec les blindés allemands eut lieu à 13h30 à Frambouhans au sud-ouest de Maiche où ils essayèrent de percer et furent stoppés par d’âpres combats. Les Spahis se sont finalement écroulés sous le poids de l’attaque et les Allemands commencèrent alors par déborder le 1er Bataillon dans les forêts. Des barrages d’artillerie tirés par la 1ère Division Légère d’Artillerie en soutien au 1er Bataillon retarda l’échéance et permit l’évacuation de Maiche à 22h30. Le soir du 17 Juin, des officiers sont venus constatés l’état de santé des hommes et les stocks en munitions. Le Général Pruger-Ketling mit en avant les sérieuses conditions de détérioration auprès du Général Darius Daille lequel concluait qu’une évasion vers le sud de la France était maintenant impossible. Le Général Pruger-Ketling se rendit sur le front par les forêts du Clos du Doubs pour inspecter le secteur. De retour à son Q.G, les plans pour une évacuation en masse vers la Suisse furent décidés pour la nuit du 19 au 20 Juin. Le 6ème Régiment avait fermement défendu St.Hypollite et son pont enjambant le Doubs de sorte que les unités battant en retraite puissent passer à l’est. Ils essuyèrent de lourdes pertes suite à un engagement avec une formation de Panzers avec une attaque simultanée en direction de Pontarlier. St.Hypollite était en feu et des barrages constants d’artillerie détruisaient la plupart des habitations laissant ses positions de défense en constant danger d’être débordé puis envahi. Le second Lieutenant Bien fut instruit d’assurer la défense finale su village avec une unité anti-char aidé en cela par le 2ème Régiment d’Artillerie Légère jusqu’au matin du 19 Juin de façon à permettre l’évacuation des troupes vers la frontière suisse. Dans les combats, de nombreuses unités polonaises s’échappèrent par chance et à la confusion causée par l’épaisse fumée et la mêlée des soldats et des civils tentant de se sauver. Le 6ème Régiment avait infligé des pertes sévères aux Allemands. Au fur et à mesure que la bataille perdait de son intensité vers les 17 heures, ordre fut donné au régiment de battre en retraite. Alors qu’il évacuait St.Hypollite, il fit sauter le pont à Soulce et fit ouvrir le barrage près de Vaufrey pour inonder la vallée de façon à entraver l’avance allemande. Il arriva en Suisse près de Montjoie-le-Château. Ce fut lors de la défense de cet important pont que Stanislaw gagna grâce à son héroïsme la médaille Virtuti Militari (la plus haute distinction militaire polonaise). Il se porta volontaire pour tenir ce point stratégique et ses alentours pour permettre que le plus possible de ses Divisions puissent rejoindre la Suisse. Devant rendre cette route ouverte pendant 12 heures, Stanislaw et son petit groupe de soldats l’assura pendant 24 heures. Plusieurs témoins s’étaient souvenus un peu plus tard que l’intensité du combat à St.Hypollite était telle que les soldats allemands se mirent à confondre les unités polonaises et françaises pour les leurs et permirent ainsi à bon nombre d’éviter une mort probable ou l’emprisonnement dans un camp pour le reste de la guerre. Avec la chute de la France la 2ème Division (2DSP) décida de s’échapper en franchissant la frontière suisse les 20 et 21 Juin 1940 à St.Ursanne, franchissant le Doubs et se servant des forêts pour se cacher (Praz, 1995). A la frontière, les Polonais déposèrent leurs armes et furent internés sous le contrôle et la protection du Général Henri Guisan. Le gouvernement français, avec Paul Reynaud, se résigna à laisser le Maréchal Pétain, en temps que successeur, solliciter la Paix. Internement en SuisseStanislaw fut interné en Suisse du 21 Juin 1940 jusqu’au 23 Février 1945. 12000 hommes s’en échappèrent, mettant ainsi la Suisse dans une position précaire dans l’Europe nazie occupée. Afin de minimiser la tension politique et diplomatique avec l’Allemagne, le Commissaire fédéral à l’internement et l’hospitalisation décida de construire un camp d’internement de masse à Buren dans le canton de Solothurn devant contenir en partie des Polonais et faire disparaître les tensions locales car les hommes suisses étaient loin de chez eux car partis protéger leur frontière. L’Allemagne nazie avait prévue d’envahir la Suisse lors d’une opération devant porter le nom de code « Tannenbaum » avant le déclenchement de la guerre en Europe. Les Suisses, avec le Général Henri Guisan, avaient également mobilisé des forces civiles de défense tant la menace était grande (Praz, 1995 ; Faletti, 2007), et donc le besoin de maîtriser les activités des Polonais était bel et bien réel. En fait, en 1943 les Nazis révisèrent leurs plans d’invasion avec l’opération « Boehme » (Garlinski, 1981). Les autorités suisses employèrent des Polonais dans les fermes, les forêts, les usines ou les mines et les rapports se stabilisèrent après que la tension initiale de Décembre 1940, lorsque les émeutes furent réprimées et que nombre de Polonais fut abattu et blessé. Des camps supplémentaires furent construits à Huttwil et Oberburg par exemple afin de diminuer les pressions avec les camps satellites disséminés à travers la Suisse, en particulier là où il y avait projet de construction de ponts et de routes dans les montagnes. La Suisse fut encerclée et sous le « Plan Wahlen » tout espace disponible fut utilisé pour fournir de la nourriture, les jeunes Polonais venant en aide aux Suisses.
Le Général Guisan rencontre le Général de Brigade Bronislaw Pruger-Ketling 1941 Interné dans le village de Bettenhausen, Stanislaw approcha les autorités afin de monter une école de sorte que les plus jeunes soldats Polonais puissent reprendre leurs études. Selon une réorganisation interne, les autorités polonaise et suisse créèrent 7 domaines pour l’encadrement et le contrôle dans les camps d’internement. Un 8ème fut crée en Décembre 1941 pour les études universitaires, ce qui les amena à ouvrir de plus petits camps satellites de manière à placer les étudiants dans les universités de Zurich et Fribourg pour qu’ils puissent poursuivre leurs études. On demanda aux étudiants de conserver leurs uniformes et ils s’intégrèrent mieux dans les cohortes suisses. En 1945, 900 étudiants terminèrent leurs études et 300 décrochant un diplôme universitaire. Ceux qui n’avaient pas pu terminer leurs études au lycée le purent à nouveau grâce à une initiative commune des Suisses et des Polonais. Ainsi, un lycée fut crée à Oberburg en 1941 lequel fut transféré plus tard Wetzikon. Bien que fonctionnant selon le système éducatif secondaire polonais, les autorités suisses accordèrent l’indépendance selon le programme et une commission commune permit aux bacheliers d’être récompensée et reconnus dans les universités suisses des sciences appliquées (HES/UAS) pour permettre leurs progressions en vue de l’obtention de diplômes. Plus de 400 étudiants s’y inscrirent et 185 d’entre eux obtinrent leur « maturité » à la fin de l’année. Réengagement 1914Après le débarquement en Normandie en Juin 1944, les Polonais internés regardèrent avec attention l’avance des Alliés dans le nord de la France. Dès que l’opération »Dragon » fut lancée le 15 Août dans le sud de la France et que la poussée avait atteint des villes importantes telles que Lyon, beaucoup de Polonais s’évadèrent et franchirent la frontière malgré leur promesse tenue envers les Suisses. Stanislaw s’échappa le 23 Février 1945 et pur ainsi rejoindre l’Armée polonaise sous commandement britannique en temps que 1er lieutenant dans la seconde Brigade d’Infanterie. Finalement transféré en Grande-Bretagne, Stanislaw débarque à Southampton le 8 Mars 1945. le 1er Janvier 1946 il est promu au grade de Capitaine avant de rejoindre le Polish Ressetlement Corps (Corps de reclassement polonais). Basé à Peterhead, en Ecosse, il créa à nouveau une école pour les jeunes soldats polonais, y compris ceux qui avaient été emmenés en Allemagne en temps que travailleurs forcés. Stanislaw Bacia fut démobilisé le 7 Mars 1947.Post-scriptum
Dad in bow tie on left, mother in wrap beside him - SPK ball in Brisbane
Dad speaking at SPK clubhouse. I asked if when they did the extensions they coul keep some of this railing.
Dad with me in Scotland.
Un de ses frères, Tadeusz Bacia, fut fait prisonnier politique avant d’être envoyé en Allemagne en temps que travailleur forcé. Il survécut à la guerre.
Père de Jennifer et Suzanne, Stanislaw Bacia fut un homme d’affaires brillant et utile en installant une branche du SPK (Association des anciens soldats polonais). Il fut deux fois Président avant de mourir prématurément d’une crise cardiaque en 1969.
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